Agir positivement sur notre bien-être, nous y aspirons tous. Oui, mais comment ? Sans verser dans la mièvrerie ou le positivisme à outrance, la sophrologie nous propose de vivre le principe d’action positive !
Le principe d’action positive consiste à fournir à la conscience des éléments positifs. Par exemple, les sensations positives du corps ; les conceptions intellectuelles de paix, d’harmonie, les sentiments agréables, … A travers la vivance*, nous allons intégrer les sensations et les sentiments qui s’éveillent en nous par la somatisation**. Nous avons malheureusement tendance à somatiser nos expériences négatives comme le stress ou l’angoisse. Somatisation est d’ailleurs défini dans le dictionnaire comme le fait de rendre somatique, physiologique, un trouble psychique. C’est pourquoi, pour pouvoir somatiser le positif, nous devons le révéler, lui faire de la place, le vivre et l’intégrer.
*vivance : néologisme de l’espagnol vivencia et de l’allemand Erlebnis (expérience vécue)
**Soma du grec qui veut dire corps
Toute séance de sophrologie commence par trois techniques-clé : le relâchement du corps et de l’esprit, l’élimination des tensions et l’activation de notre énergie vitale. Ces trois techniques font appel à la respiration et à la concentration. Respirer peut sembler une évidence. Et, pourtant, le stress perturbe la respiration naturelle, ce qui déséquilibre notre système nerveux. La respiration abdominale va nous aider à nous réharmoniser et à nous apaiser. Associée au relâchement, elle nous permet de vivre les sensations de bien-être dans l’instant présent.
Nous apprenons ensuite à éliminer les tensions. Grâce à la technique de déplacement du négatif, nous lâchons nos tensions sur l’expiration, qu’elles soient physiques, mentales ou émotionnelles. Pour ce faire, la respiration, combinée à une tension du corps, sera notre alliée. Une fois débarrassés de nos tensions, nous avons alors de la place pour vivre le bien-être, les sensations agréables, les sentiments positifs.
Dans ce nouvel espace que nous conquérons au fil de nos vivances, la vie se déploie et s’exprime. Nous la sentons, nous la percevons circuler et se diffuser en nous. Encore une fois, notre respiration nous guide pour activer cette énergie vitale et la laisser circuler dans tout notre être.
Ces trois techniques sont la porte d’entrée qui va nous permettre de révéler le positif qui sommeille en nous afin de l’intégrer dans notre biologie, de le somatiser. Une fois encore, notre respiration va nous y aider. Au rythme de l’inspir et de l’expir, nous somatisons tout le positif de nos vivances – sensations agréables, sentiments de bien-être – dans la partie du corps que nous avons éveillée à notre conscience.
Le principe d’action positive se vit dès la première séance. Pour autant, l’action positive ne sera conscientisée que si elle est répétée par l’entrainement de la pratique sophrologique. Intégrer la sophrologie dans notre vie, c’est comme se brosser les dents ou pratiquer un sport : nous sommes libres de le faire ou ne pas le faire mais devrons assumer les conséquences d’une mauvaise hygiène de vie.
Apprendre la sophrologie, c’est décider de se munir d’outils pour prendre soin de soi. Si nous laissons les outils dans la remise prendre la poussière, tout ce qui a été éveillé à la conscience retournera dans l’oubli et laissera la porte ouverte au mal-être si nous n’y prenons pas garde.
Dès lors, nous devenons responsables de l’attitude envers nous-même. Petit à petit, nous sommes capables de diriger notre attention vers ce qui va bien pour nourrir ce qui va moins bien. Et plus nous nous entrainons, plus nous renforçons cette action positive.
Le Professeur Caycedo avait l’habitude de dire que :
Toute action positive dirigée vers une partie de la conscience se répercute sur la totalité de l’être.
Prenons l’exemple d’une mauvaise nouvelle qui nous arrive. Il se peut que cette nouvelle nous agace, nous attriste, nous mette en colère. C’est tout notre être qui est impacté : corps-esprit-émotions. Mais si, par l’entrainement, nous sommes capables d’accueillir cette mauvaise nouvelle, d’y faire face, il est possible que les sensations, les sentiments, les émotions, tout ce négatif, nous arrivions à ne pas lui laisser toute la place voire à lui donner du sens. C’est le principe d’action positive qui va nous permettre d’y arriver. Alors… pourquoi nous en priver ?
La méthode Caycedo est rigoureuse. Ce n’est pas du cocooning. Il y a une structure, des étapes, un protocole établi, un cadre à respecter pour que la vivance puisse avoir lieu. Le sophrologue n’induit rien, il guide et vit la pratique en même temps que l’apprenant qui fera la description de ses ressentis à la fin de la séance.
C’est cette rigueur, ce cadre, qui font de la sophrologie une méthode scientifiquement éprouvée, validée par des études cliniques. Même si elle comporte de nombreux aspects philosophiques, la relaxation dynamique de Caycedo (ou RDC) apporte des outils concrets, simples à mettre en place et accessibles à tout public.
Il semble évident que le principe d’action positive, s’il était enseigné dès le plus jeune âge, modifierait considérablement non seulement la conscience de celui qui pratique la sophrologie mais – à plus grande échelle – la conscience collective. Ce principe rendrait la société plus responsable de ses actes, plus attentive au bien-être individuel et collectif, plus vivante.
Qu’attendons-nous pour l’intégrer dans les écoles, à travers la sophrologie, la méditation, la philosophie, la pleine conscience ? Qu’attendons-nous pour l’intégrer dans les entreprises, dans les hôpitaux ? Il est urgent de répondre à la crise des valeurs dont le Professeur Caycedo parlait déjà dans les années 60. Il est urgent d’actionner le positif en soi et autour de soi.