La sophrologie… Beaucoup en ont entendu parler, certains ont une vague notion de ce que c’est et de ce à quoi elle sert, mais peu connaissent ses bienfaits et ses champs d’application. Voici un éclairage sur ses origines, ses effets, sa méthode et sa raison d’être.
Mais d’abord, pourquoi Caycédienne? Tout simplement, parce qu’il s’agit de la méthode authentique portant le nom de celui qui l’a inventée.
En tant que médecin psychiatre, le Professeur Alfonso Caycedo, s’interroge dans les années ’60 sur ce qu’est la conscience et comment la définir. Il constate qu’il existe des états modifiés de conscience et observe, chez ses patients, un état de conscience pathologique. Les moyens mis en oeuvre alors pour rétablir un équilibre de la conscience sont violents: électrochocs, comas insuliniques… Le Professeur Caycedo est persuadé qu’il doit exister une autre façon de ramener cette conscience malade vers un état plus serein. La sophrologie est le résultat de ses recherches. Et il n’aura de cesse de l’étoffer, l’approfondir, l’améliorer, la transmettre tout au long de sa vie dans le but d’apporter une solution à ce qu’il nomme la maladie de masse de la société, à savoir la crise des valeurs.
L’étymologie du mot sophrologie repose sur trois racines grecques: « sos », « phren », « logos ». Traitant principalement des patients schizophrènes (du terme schizophrénie, littéralement « rupture de la conscience »), Alfonso Caycedo va se pencher sur son opposé: l’étude de la conscience en équilibre.
Une méthode est un ensemble de moyens à utiliser pour atteindre un but. Le créateur de la sophrologie tenait à ce que cette nouvelle discipline fournisse des outils concrets et directement utilisables. Son objectif: parvenir à mieux connaître la conscience. Pour cela, il est parti des concepts de la philosophie antique, de la phénoménologie pour se tourner ensuite vers la sagesse de l’Orient. Il a pu ainsi créer une méthode originale s’inspirant du yoga et de ses techniques de respiration, de la méditation, des mantras (sons), du bouddhisme, du zen, de la médecine chinoise, … Nous parlons donc bien d’une méthode holistique qui considère l’être comme un tout indissociable: corps, esprit, conscience, âme, émotions, valeurs. La pratique de la méthode éclaire positivement toutes ces structures physiques et psychiques de l’être et les entraine pour un mieux-être quotidien.
C’est une discipline qui permet de revenir à soi, à sa présence. Et cela a toute son importance!
Combien sommes-nous à vivre, chaque jour, coincés dans notre mental, à nous empêcher:
Et ce, quel que soit notre secteur d’activité.
Née dans le monde médical, la Sophrologie Caycédienne a étendu son champ d’action et s’applique désormais dans de nombreux contextes: social, éducatif, sportif, prophylactique.
Créée pour éveiller la conscience (de nous-même), la Méthode Caycedo ressemble à un escalier dont chaque marche nous rapproche un peu plus de notre être.
Nous commençons par expérimenter la présence de notre corps et les sensations au niveau de la peau. Pourquoi la peau? Parce qu’elle est le premier capteur de nos sensations et perceptions du monde extérieur. Prendre conscience de l’existence de ce merveilleux organe et de toutes les informations qu’il nous transmet, c’est le premier pas pour nous rapprocher de nous-même. Nous pouvons alors mettre entre parenthèses nos pensées envahissantes.
Après chaque pratique, une description écrite des phénomènes qui nous sont apparus au cours de la séance, nous permet de revivre et d’ancrer dans la conscience ce qui nous a semblé important. C’est ce que nous appelons en sophrologie la phénodescription. Je vous partage une des premières phénodescriptions que j’ai écrites:
« La peau de mon visage est plus fraîche et étirée, ça me fait du bien. J’ai le sourire. »
Martin Heidegger
Se sentir bien dans son corps, c’est l’habiter, l’occuper pleinement, sans jugement, et découvrir une nouvelle manière de le percevoir. Non plus à travers la douleurs et les tensions, mais plutôt à travers ce qu’il a d’agréable.
La deuxième marche de l’escalier nous emmène vers la découverte de notre esprit et de sa capacité à prévoir, programmer, anticiper. Nous vivons la contemplation de nos muscles. En effet, de par leur fonction motrice, les muscles donnent naissance au mouvement. Nous renforçons également la conscience de nos 5 sens car ils vont nous permettre de nous projeter dans une situation future avec toutes les sensations, comme si nous y étions. En témoigne cette phénodescription:
« Au moment de me projeter dans la journée du lendemain, j’ai vécu mon réveil comme si j’y étais avec la sensation de chaleur sous la couette, le confort du matelas. Je me suis sentie pleinement présente à ce réveil et au déroulement de ma matinée. C’était rassurant, réconfortant. Je me sens plus calme intérieurement. »
La 3ème marche ou 3ème degré de la méthode nous amène à explorer notre mémoire, nos souvenirs. L’être humain vit dans le monde et dans le temps. Notre passé fait de nous qui nous sommes aujourd’hui. Nous réveillons nos souvenirs et, avec eux, nos émotions. C’est l’intégration corps-esprit.
De la contemplation, nous progressons vers la méditation et la vivance (néologisme qui signifie expérience vécue) de notre squelette, notre charpente. Petit à petit, nous cheminons vers la profondeur de notre intériorité et découvrons que nous sommes plus que ce que nous pensions.
Cette phénodescription décrit bien les effets du 3ème degré sur la conscience:
« Tant d’amour. J’ai ressenti tant d’amour que cela m’a émue aux larmes. J’ai pu sentir dans tout mon être de si belles choses. Je suis riche d’un passé rempli de souvenirs régénérateurs, de fierté pour le chemin parcouru, de beauté pour les moments vécus… Il y a tant de personnes qui m’ont renvoyé un tas d’ondes positives. Je sens toute cette richesse vibrer profondément en moi et m’apporter tant de bien-être. Quelle richesse d’être qui je suis, riche de tous ces potentiels, de toutes ces qualités. Ils m’accompagnent au quotidien, me permettent d’envisager un avenir lumineux, brillant, rempli d’amour. »
Le quatrième degré est celui des valeurs. Le professeur Caycedo définit les valeurs comme suit: « La sophrologie entend par valeurs de l’homme, ses qualités spécifiques qui caractérisent l’être humain et le définissent comme doté d’une conscience indivisible, originale et transcendantale. »
Ces quatre premières marches de l’escalier de la Sophrologie Caycédienne forment le premier cycle de la méthode, le cycle fondamental. Et, parmi les valeurs fondamentales, la toute première valeur de l’homme, c’est l’homme lui-même. Pas étonnant dès lors que notre projecteur interne se tourne vers nos organes, ces précieux alliés qui portent la vie en nous.
Ci-dessous une phénodescription de la vivance du 4ème degré:
« Je me suis imprégnée de calme, de détente, de confiance, et j’ai senti mon coeur se remplir d’amour. Je me sens vibrer de bonheur, cela fait tellement de bien. »
Comme nous pouvons le voir, les 4 premiers degrés de la Sophrologie Caycédienne nous permettent de découvrir comment nous nous sentons. Nous dévoilons notre conscience et apprenons à écouter davantage qui nous sommes réellement.
Afin de compléter sa méthode, le Professeur Caycedo a élaboré 8 degrés supplémentaires répartis en deux cycles: le cycle radical et le cycle existentiel. Le premier a pour objectif de nous replonger dans nos racines pour conquérir qui nous sommes, le dernier de nous ouvrir à l’existence par l’expérience des valeurs de liberté, de tridimensionnalité, de responsabilité et de dignité afin de répondre à la question: quel est le sens de mon existence?
Les trois cycles de la Sophrologie Caycédienne visent la découverte, la conquête et la transformation de l’être. C’est une aventure exceptionnelle à vivre, tentez le voyage, vous ne serez pas déçu.
Et pour en savoir plus, n’hésitez pas à visiter le site de l’Ecole de Sophrologie Caycédienne du Hainaut.